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Magnifique lettre de Poulet-Malassis détaillant son projet éditorial à Charles Monselet

Auguste Poulet-Malassis (Alençon, 1825/1878)
Éditeur et bibliographe français. Ami de Charles Baudelaire, il édita notamment Les Fleurs du mal.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 pp. - Format : In-8

Lieu : S.l.

Date : 17 mars 1857

Destinataire : Charles Monselet (1825-1888), romancier et auteur dramatique

Etat : Petites déchirures aux plis et petites taches

Description :

Longue et magnifique lettre de Poulet-Malassis détaillant son projet éditorial à Charles Monselet. Datée de mars 1857, époque de la publicaton des Fleurs du Mal.

Auguste Poulet-Malassis lui envoie de l'argent et lui demande son manuscrit le plus tôt possible. "Comme c'est un livre de vente immédiate, ne pourriez-vous pas obtenir de la Librairie nouvelle d'en prendre un certain nombre d'exemplaires. Nous lui ferons une remise en conséquence et même pour les ex. de son correspondant. Je mettrais son nom et les nôtres si elle consentait. Vos rapports avec messieurs Jacottet et Bourdillat, et votre traité antérieur pour ce volume rendrait, je crois possible, cette proposition, dont l'acceptation nous serait agréable, car à nos débuts, c'est par les relations commerciales que nous péchons surtout".

Il commente élogieusement le prospectus. "Les notes explicatives me semblent très bien faites particulièrement celle de Chevrier. Dans leur ensemble, elles montrent, non pas que nous aurions réponse à tout, mais qu'aucun livre si léger qu'il paraisse ne sera classé dans la bibliothèque à la légère. A ces dernières, j'ajouterai le Jansénisme au 18e siècle de St Valry, avec une ou deux lignes, et Le Chef d'oeuvre d'un inconnu, dont Babou fait le travail préliminaire, et les Mémoires de l'académie de Troyes dont Asselineau s'est chargé. Ces derniers vont d'eux-même et sont deux livres de curiosité littéraire qui auraient une ou deux éditions par siècle [...]. N'y aurait-il pas lieu à 2 vol. par Fréron? La plus grande figure mondaine du 18e siècle, ce qui me semble beaucoup dire. Une qualification moins sonore me semblerait préférable, même en admettant que celle-ci soit absolument juste. Il faut que le public glisse et ne tombe pas de son haut. N'oublions pas que Diderot est encore une figure secondaire pour beaucoup de gens, de même que Mirabeau [...]. Sedaine, note excellente ; j'en dirai autant de l'idée de proposer ce travail à Mme Sand. Mais avant de le faire il faut nous être mis en marche et quand le moment sera venu, j'irai implorer personnellement cette faveur comme il convient de le faire à une femme qui n'est déjà plus une mortelle. Très bien Gibbert. Idem l'abbé Prévost. Je suis d'avis de joindre Manon Lescaut à l'Histoire d'une jeune grecque [...]". Il poursuit ainsi sa revue des titres, et ajoute : "Je crois que ces notes suffiraient et que pour la seconde année ce sera assez d'un catalogue. J'attends aujourd'hui la suite à laquelle j'ajouterai quelques lignes relatives au papier, à l'impression, etc. Aussitôt cette liste donnée, je demanderai à Montégut s'il ne se chargerait pas d'un travail. Il le fera sûrement.

En somme, voici la marche à suivre pour les travaux. D'abord que vous arrêtiez les vôtres. Ensuite montrer la liste à Asselineau s'il y trouvait quelques livres à sa convenance ; d'ici les premiers volumes parus, vous aurez des propositions. Babou a de son côté quelques livres en vue, pour lesquels vous ne vous trouverez pas en compétition. N'y mettez pas d'impatience pour assortir le travail et l'écrivain. Sûr de six mois de production, voyons venir, de peur de nous fourvoyer en allant au devant. Je me réserve Garat et Sénac de Meilhan. Ce sera tout, car l'ensemble de vérifications et de soins que demandera la bibliothèque ne me laissera guère de temps.

Mon cher Monselet, vous allez partir et ouvrir la marche, ne perdez pas une minute de vue, dans votre travail sur Fréron, que tous ceux qui suivront devront marcher dans vos pas [...]".

 

Encre brune sur papier fin bleu.

Vendu