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Brouillon d’un discours de Malraux sur Mitterrand et De Gaulle

André Malraux (Paris, 1901/1976)
Écrivain, ministre du général de Gaulle, prix Goncourt 1933 pour La Condition Humaine. Il fut inhumé au Panthéon.  

Type de document : manuscrit autographe

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 p. - Format : In-4

Lieu : [Paris]

Date : [Décembre 1965]

Destinataire : Sans

Etat : Bon

Description :

Brouillon du discours d'André Malraux, prononcé au Palais des sports, à Paris au nom de l'association « Pour la Ve République », le 15 décembre 1965. Ratures, corrections et ajouts, au stylo à bille bleu ou crayon à papier ou crayon bleu.

Manuscrit de travail de Malraux avec nombreuses variantes. 

"M. F. M. [François Mitterrand] affirme qu'il incarne la gauche, et il suggère que le Gr. de Gaulle incarne la droite. Nous savons tous, et M. M. le premier que pour le Gr. de G. la gauche et la droite se définissent par ce que l'une et l'autre peuvent faire pour la France. Mais nous savons aussi et M. M. a tort de l'oublier, que même si le Gal de G. n'est pas un homme de gauche, c'est bien la droite qui a essayé de le tuer. Nous savons enfin que le Gl. de G., quand le destin de la France était en cause, a contraint la droite à faire la politique de la gauche. Mais les associés de M. Mitterrand, devant le plus récent drame de notre histoire, celui de l'Algérie, ont passé leur temps à faire faire à la gauche la politique de la droite. Si la gauche ne signifiait que la présence au gouvernement d'une équipe déterminée de politiciens, il n'y aurait pas même lieu d'en parler. Mais je crois, comme M. M., que le mot gauche signifie, heureusement, autre chose que ceux qui s'en servent. D'abord, évidemment, la Révolution française. J'ai entendu, comme chacun, le petit cantique de M. M. à son amour de la liberté. Ce poujadisme sentimental semblait bien mince, en face d'un si grand héritage ! Pour vs, ce que vs appelez la gauche, c'est la présence, dans l'histoire, de la générosité par laquelle la France a qqfois été la France pour le monde [...]."

Il évoque, ensuite, les propos relatifs à la France d'un instituteur au musée mexicain de Puebla "II y a qqs textes - très peu - que tous nos enfants apprennent à l'école. Entre autres, la lettre de Victor Hugo à Juarez - à l'époque des victoires de l'empereur Maximilien. » Cette lettre que ts les enfants du Mexique savent par coeur, peu d'enfants de France la connaissent. La voici : « Si s devenez vainqueur, Mr le Président, vs trouverez chez moi l'hospitalité du citoyen ; si vs êtes vaincu, vs y trouverez l'hospitalité du proscrit » [...]".

Il fait des ellipses évoque l'état de la République en 1944, la défense de Strasbourg "à un contre vingt, vous qui savez ce qui se serait passé à Strasbourg, déjà abandonnée par l'armée américaine, sans le Gl. de G., avez-vs oublié qu'en ce temps, la Rép. et le Gl. de G. étaient inséparables ? [...]".

Stylo à bille noir sur papier filigrané. Le troisième feuillet est composé de plusieurs parties collées pour former une page.

Vendu