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REF: 11885

Très belle et très longue lettre de Mme Hanska (Balzac)

Madame Hańska (Pohrebyszcze, 1801/1882)
Aristocrate polonaise, célèbre pour ses relations avec Honoré de Balzac.

Type de document : billet autographe signé

Nb documents : 1 - Nb pages : 8 pp. - Format : In-8

Lieu : Sans

Date : "25 avril, 9 heure" puis "10 heure"

Destinataire : Anna Hańska, comtesse Mniszech

Etat : Petit manque de papier angulaire avec atteinte au texte sans gravité.

Description :

Longue et belle lettre de Madame Ewelina de Balzac, dite Mme Hanska, adressée à son "cher ange bien aimé" : sa fille Anna.

Belle et drôle lettre faite de mille anecdotes, par sauts et à gambades, véritable miroir d'une époque.

Grace à une lettre du Dr. Peters et à celle de Georges Mniszech, son gendre, Mme Hanska sait que sa fille est bien arrivée à Vienne et bientôt à Léopold (Lwow). Éprouvée, Mme. Hanska s'étonne de se sentir si bien après tant d'inquiétude.

Elle évoque un bal, donné au Grand hôtel pour une oeuvre de charité puis ajoute : "[Gaston] Marquiset [...] s'est beaucoup divers chez Hedwige au sujet du Vase étrusque, qui à cette fameuse soirée où tu étais invitée, prônait devant chacun des vertus de son future gendre et vantait surtout un mérite qu'un mari s'attend à trouver en sa femme, mais que d'ordinaire une belle-mère n'a pas le droit d'exiger de son gendre - il est pur comme sa fiancée serait-elle. Elle n'a pas trouvé de meilleur moyen pour le déniaiser que de lui donner une bague avec un écusson à son a ses armes & un satyre & une nymphe pour support, avec ces mots à l'entour "sois homme". Elle est aussi fière de cette idée qu'elle montre sa bague à tout le monde [...]". Elle ajoute pour poursuivre, non sans humour "Donc, pour reprendre mon journal à la Dangeau [...]". Elle a visité les Buttes Chaumont et s'est émerveillé de ce paysage surprenant "toutes les merveilles de la suisse, réunies mais non entassées sur une surface de 100 lieues carrées", puis a laissé "ces messieurs" aux portes de l'Hôtel Drouot. Elle évoque ses amies Mme André et Mme Léon, ainsi que les belles dames de Fontainebleau qui lui font peur, la pièce Lucrèce Borgia "sans la Patti", puis, longuement, les difficultés rencontrées par son beau frère, Jules Lacroix, pour l'édition de son "Roi Lear" et ses démêlés avec l'éditeur Michel Lévy, etc. Le courrier se termine par ces mots : "Adieu donc ma chère bien aimée [...] Adieu donc mon héros d'enfant" et ajoute "ma santé est superbe, jamais j'en ne me suis sentie mieux".

Elle mentionne nombre de ses amis et connaissances : Marquiset, Waga, Haussmann (orthographié "Osman"), Rambuteau, Octavie, Herren, Jules Lacroix, Léon de Béthune, Montgomery, Béhague, d'Esquigny, La Bédoyère (bientôt mariée au Prince de la Moskowa), Michel Lévis, Chappuis de Verviers, etc.

Gaston Marquiset (1886-1889), dont il est plusieurs fois question dans ce courrier, était un grand ami de Mme Hanska, du peintre Gigoux et fut l'élève de Jean-Jacques Henner.

Mme Hanska avait épousé en 1819, le comte polonais Venceslas Hanski, de vingt-cinq ans son aîné dont elle eut six enfants Seule son unique fille, Anna, à qui est envoyée cette lettre, survivra.

Provenance : Jean Gigoux.

Encre brune sur deux doubles feuillets de fin papier vergé filigrané.

Vendu