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REF: 11883

Belle et longue lettre de Laennec à son père

Théophile Marie Laënnec (Ploaré (manoir de Kerlouarnec), 1747/1836)
Magistrat, père de René Laennec, ses intrigues galantes lui valurent une réputation sulfureuse.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 5 pp. - Format : In-4

Lieu : [Paris]

Date : 15 septembre 1811

Destinataire : Theophile-Marie Laennec

Etat : Mouillures sans gravité, dernier feuillet contrecollé avec adresse occultée, signature partiellement emportée par bris du cachet.

Description :

Lettre autographe signée de René-Théophile Laennec, adressée à son père Theophile-Marie Laennec, conseiller de préfecture à Quimper.

Longue lettre de Laennec jeune médecin, adressée à son père.

Laennec rend compte de commissions faites pour son père : réparation d'un Christ et recherche d'un dictionnaire italien et d'une Bible française. Les prix étant trop élevés pour lui il recommande une Bible latine "dix fois moins cher".

Il annonce ensuite avec satisfaction le probable succès de M. Du Cap, "un homme né avec le génie de la mécanique dans un haut degré" : "Ce brave Mr. Du cap touche, je crois au dénouement de son affaire. La machine qu'il a imaginée parait devoir faire une heureuse exception, parmi la quantité innombrable d'inventions de ce genre que les songes creux de la capitale et des provinces apportent tous les ans à l'examen de la commission des arts et de la société d'encouragement, et qui presque toutes n'ont d'autre effet réel, que d'avoir fait perdre pendant de longues années à leurs auteurs, leur temps, leur argent et souvent leur bon sens. Celle de Mr Du Cap ne produira pas tout-à-fait les effets merveilleux qu'il en attendait, mais d'après l'examen très-long et très-attentif qu'en a fait un de mes amis ancien répétiteur à l'école polytechnique, elle ne ressemble à aucune autre machine et peut avoir de grands avantages pour plusieurs genres de travaux."

Il évoque quelques amis et des affaires de famille. Il remet sans cesse son voyage en Bretagne : "l'hyver, il est impossible à un médecin de songer à quitter Paris. Le nombre des malades, y est toujours alors trois fois plus grand qu'en cette saison. Je sens bien cependant le besoin d'aller en Bretagne. [...] dans nos discussions, et dans ma manière d'agir je n'ai jamais eu en vue que l'intérêt commun de la famille" ; il se serait décidé à partir, mais est "retenu par des considérations auxquelles tient en grande partie mon existence comme médecin". Il espère que la vente de leur maison donnera à son père plus d'aisance.

"La place de professeur de la doctrine d'Hippocrate vacante par la mort de Mr Thouret vient d'être supprimée, définitivement parce que Mr Thouret qui était en même temps directeur de l'école n'avait jamais fait une seule leçon. Je perds avec l'espoir de disputer cette place au concours, celui d'être au moins de longtemps et peut être jamais professeur à l'école : mais c'est un petit malheur : mon ambition n'était pas naturellement très-grande et j'apprends tous les jours à la borner. Je me trouverais très heureux, si je puis après un certain nombre d'années me retirer à Quimper, ne plus faire la médecine que pour les pauvres et mes amis et tacher d'être utile encore à l'instruction en rédigeant les matériaux que j'aurai amassé. Cette destinée me plairait encore plus que celle d'un professeur. Verra volant [...]".

Laennec ajoute un post-scriptum : Ambroise "guerroye toujours en Espagne", "Le Grand Christophe cherche femme. Il n'aura pas de peine à en trouver", lui aussi aurait voulu trouver une épouse, mais n'a "ni le loisir, ni l'argent nécessaire pour songer à pareille chose".

Encre brune sur deux doubles feuillets de papier vergé filigrané "Van der Ley", blason avec cor. Adresse visible en transparence "M. Laennec Conseillier de Préfecture à Quimper".

Vendu