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Grasset et Cocteau révèlent « Le Diable au corps »

Bernard Grasset (Chambéry, 1881/1955)
Éditeur français.
Jean Cocteau (Maisons-Laffitte, 1889/1963)
Écrivain, dessinateur et cinéaste. Membre de l'Académie française (1955).

Type de document : Lettre tapuscrite signée avec post-scriptum autographe de Cocteau

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-4

Lieu : Paris

Date : 28 février 1923

Destinataire : Marcel Boulenge

Etat : Déchirures restaurées avec atteintes au texte

Description :

Lettre tapuscrite signée de Grasset avec post-scriptum autographe de Cocteau.

L'éditeur Bernard Grasset, appuyé par Jean Cocteau, s'apprête à publier Le Diable au Corps, de feu Raymond Radiguet.

Importante lettre de l’éditeur Bernard Grasset, au moment où il s’apprêtait à publier le chef- d’œuvre de Raymond Radiguet, Le Diable au Corps, qu’il dévoile en avant-première à son correspondant :

« [...] Je me fais une joie de vous adresser les bonnes feuilles d’un roman que je vais incessamment publier et qui porte comme titre LE DIABLE AU CORPS. Son auteur Raymond RADIGUET avait à peine dix-sept ans quand il écrivit ce roman. Je ne crois pas que depuis Arthur Rimbaud qui à cet âge avait achevé son œuvre poétique, on se soit trouvé devant un tel phénomène littéraire.

[...] C’est aussi la guerre vue par des yeux d’enfant et ceci est tellement nouveau que de ce seul point de vue le livre de RADIGUET me paraîtrait mériter une place dans la littérature contemporaine.

[...] Il m’a semblé que ce livre par toutes les qualités et les magnifiques promesses qu’il contient méritait un effort tout particulier. Aussi, avant même de le lancer, je suis infiniment désireux de recueillir les quelques opinions auxquelles je tiens. C’est pour cette raison que je viens vous dire combien je serais heureux de connaître votre jugement sur le livre de RADIGUET avant même qu’il n’ait paru. »

Suit un post-scriptum autographe de Jean Cocteau, pour appuyer la demande de Grasset : « Cher ami, lisez ce livre. Je sais qu’il vous touchera par sa simplicité, sa tenue émouvante. Votre fidèle Jean Cocteau »

C’est en 1919 que Cocteau avait rencontré le jeune Raymond Radiguet, fou d'amitié et d'admiration pour ce dernier, véritable prodige de la littérature. Chevillés l'un à l'autre, ils voyagèrent et s'inspirèrent fortement leurs travaux réciproques. En 1921, Radiguet entama la rédaction du Diable au Corps, que Cocteau appuya auprès de Bernard Grasset pour qu'il l'édite, avec succès.

Raymond Radiguet mourut, à 20 ans à peine, de la fièvre typhoïde, en décembre 1923, après que Cocteau se fut entêté à le faire soigner par son médecin, un charlatan notoire.

Il laissera derrière lui deux bijoux de la littérature française : son chef d'oeuvre : Le Diable au corps, ainsi qu'un second et non moins formidable ouvrage : Le Bal du comte d'Orgel. Tout deux furent publiés par Grasset. Le diable au corps eut un succès retentissant : plus de 100 000 exemplaires sont vendus en trois mois.

Encre noire.

Vendu