REF: 11629

Georges Vidal & la Revue Anarchiste

Georges Vidal (Guérigny, Nièvre, 1903/1964)
Militant anarchiste, correcteur d'imprimerie, poète et romancier.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-8

Lieu : [Paris]

Date : 28 novembre 1923

Destinataire : "chère camarade"

Etat : Pliures.

Description :

Lettre autographe signée de Georges Vidal, adressée à une "chère camarade".

"[...] Je reçois votre lettre. Je vous envoie un N° spécimen de la Revue Anarchiste. C’est avec grand plaisir que je lirai votre livre. J’ai toujours beaucoup aimé vos articles dans le Journal du Peuple, dans les Nouvelles litt., dans La Criée, etc.... (je déteste par exemple vos articles dans Paris-Flirt ou Paris-Galant que je lisais lorsque j’étais correcteur) mais je n’ai jamais eu le plaisir de lire vos ouvrages, les livres étant chers et Le Libertaire me rapportant plus de nuits blanches et de mois de prison que de billets de banque.

Comment se fait il qu’à côté de si belles pages, d’articles si intéressants et de fantaisies si spirituelles ou mordantes, vous publiez des pages (comme dans les journaux grivois) qui sentent si fort la "copie" ? Il y a là quelque chose que comprend mal mon tempérament de "metteur-les-pieds-dans-le-plat".

Croyez moi, chère camarade, votre bien cordialement dévoué [...]. Dans trois semaines je ferai sortir - sans publicité aucune - un recueil de poèmes. Je vous en enverrai un exemplaire si cela vous intéresse".

Quelques jours plus tôt, le 22 novembre, Vidal avait reçu au Libertaire la visite d’un jeune homme de 14 ans, qui lui avait affirmé ses convictions anarchistes et sa volonté de commettre un attentat. Vidal l’éconduisit et, déçu, le jeune se rendit chez un libraire connu pour ses sympathies anarchistes et lui fit le même discours. Dénoncé à la Sureté, le garçon s'était entre temps procuré une arme et avait déposé au Libertaire une lettre à remettre à sa mère dans laquelle il avouait ses convictions anarchistes. Le 24 novembre, il fut retrouvé mort. Vidal ouvrit la lettre et découvrit qu’il s’agissait de Philippe Daudet, le fils de Léon Daudet, directeur de l’Action Française ! C’est ainsi que l’Affaire Philippe Daudet débuta et donna lieu à une guerre entre Vidal et Léon Daudet et leurs journaux respectifs : l'un accusant Daudet d’avoir traumatisé son fils et l'autre accusant Vidal d’être responsable de la mort de l'enfant de part un bourrage de crâne anarchiste.

Encre brune, papier à en-tête "Le Libertaire – Journal Anarchiste" : Vidal en fut l’administrateur du 26 octobre au 10 décembre 1923. Tampon avec rectification de l'adresse du journal.

350,00

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