REF: 11546

Belle lettre de travail de Claude Simon

Claude Simon (Tananarive, 1913/2005)
Écrivain français, prix Nobel de littérature en 1985.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-folio

Lieu : Paris

Date : 14 octobre 1976

Destinataire : Leo Peeters

Etat : Pliures centrales

Description :

Passionnante et longue lettre de Claude Simon, adressée à Leo Peeters, relative à ses travaux littéraires :

"[...] Je n'ai guère le temps (je repars dans quelques jours pour la Scandinavie pour une tournée de conférences) de répondre longuement à vos questions. Voici, en bref :

Question 1 - a- ligne AA' : relisez la page 94 de Nouveau Roman : hier, aujourd'hui : lorsque Histoire commence, le narrateur est couché dans son lit et il se retrouve au bout d'à peu près 24 heures (deux fois le tour du cadran) à son point de départ. / b- Sinusoïdes = thèmes, fantasmes et souvenirs obsessionnels. / c- à vous d'en faire le recensement / d- même chose

Question 2 - Je vous répondrai ce que j'ai répondu à Georges Raillard lorsqu'il m'a posé, après son intervention, la même question : certaines des constructions et certaines des combinaisons qu'il a vues dans Femmes ont été conscientes de ma part et très concertées, d'autres non. Ce qui pose d'ailleurs un problème assez passionnant : ce texte ayant été très travaillé est-ce que l'écrivain ("homme traversé par le travail" selon l'excellente définition qu'en donne Jean-Claude Raillon) ne trouverait ou ne retrouvait pas (et que ce soit consciemment ou non n'a aucune importance) certains patrons, ou modèles, ou type de construction (par exemple "grille formelle à douze cases") qu'un lecteur attentif peut y détecter par la suite et analyser ? (Ceci est d'autant plus troublant que le brouillon d'Histoire comptait quinze chapitres, nombre que j'ai réduit (ou plutôt qui s'est réduit) à douze, non par un goût plus ou moins superstitieux ou ésotérique pour ce chiffre, mais à la suite de ratures et de tâtonnements, simplement parce que je sentais confusément que la première version était mal fichue et que quelque chose y clochait [...]".

Au sujet du travail de l'auteur : "ce qui est important et ce qui seul compte c'est ce qui se trouve dans le texte qu'il a produit".

Il évoque ensuite le colloque Robbe-Grillet, Georges Raillard, Merleau-Ponty et ses cours au collège de France relatifs aux romans de Simon, etc.

Feutre noir sur papier filigrané "OCF Savoyeux". Enveloppe conservée avec adresses destinataire et expéditeur autographe. Timbre et marques postales.

Vendu