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Merleau-Ponty écrit au médecin aliéniste d’Artaud, au sujet des dessins de fous

Maurice Merleau-Ponty (Rochefort-sur-Mer, 1908/1961)
Philosophe français.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 3 pp. 1/2 - Format : In-8

Lieu : Paris

Date : "22 mars"

Destinataire : Le Docteur Gaston Ferdière

Etat : Petites pliures et pâles piqûres

Description :

Passionnante lettre de Maurice Merleau-Ponty, adressée au psychiatre d'Artaud, Gaston Ferdière :

"[...] Voilà longtemps que je voulais vous remercier de nous avoir communiqué votre nouvelle étude sur le dessin des schizophrènes, et je n'en n'ai été empêché que par la multitude des travaux qui m'accablaient un peu cet hiver". Il ne peut pas la publier dans Les Temps Modernes car elle est conçue pour une revue savante, mais il serait heureux de publier quelque chose de plus «ouvert».

Au sujet des attaques d'Artaud contre Ferdière : "Je saisis cette occasion de vous dire comme j'ai approuvé et estimé votre récente lettre à Combat au sujet d'Artaud. Nous sommes nombreux à comprendre ce qu'il peut y avoir de pénible dans la situation d'un médecin mis en cause par un malade presque illustre, et à qui la discrétion professionnelle ne permet pas de «répondre». Comme par ailleurs il serait inadmissible de ne pas faire paraitre les textes les plus violents d'Artaud. Ce sont aussi les plus beaux, il me semble que votre généreuse lettre est la meilleure réponse qui soit. J'ai souvent pensé à consacrer une étude à Artaud, à l'intérieur d'un ensemble sur le langagePeut-être le ferai-je finalement. Dans ce cas, je serais particulièrement heureux de causer avec vous sur tout cela [...]».

Il termine son courrier en revenant aux dessins "des enfants, des fous, et des primitifs" : "en ce qui concerne les dessins morbides, je ne connais, outre vos propres travaux et ceux de F. Minkowska ou Rogues de Firsac, Prinzhorn, Morgen Thaler. [...]".

Gaston Ferdière (1907-1990), médecin et poète, fut le chef du service psychiatrique de Rodez, où fut interné Antonin Artaud de 1943 à 1946. Ce dernier lui écrira énormément de lettres, malgré leurs rendez-vous journaliers. Sans Ferdière, Artaud se serait laissé mourrir de faim. Il le réconcilia également avec l'écriture et le dessin, un excellent moyen de communication et de thérapie selon lui.

Encre bleue sur papier à en-tête de la Faculté des Lettres de Paris. Enveloppe avec adresses autographes conservées, marques postales.

Vendu