REF: 10200

Le Dr Emile Roux se dévoue pour les enfants atteints de tuberculose.

Emile Roux (Conflens, 1853/1933)
Eminent bactériologiste, collaborateur de Pasteur avec qui il découvre et met au point la vaccination préventive des maladies infectieuses.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 2 - Nb pages : 4 - Format : In-8 et in-12

Lieu : Paris

Date : 1921-1932

Destinataire : le docteur Lemesle, à Bléré (Indre-et-Loire)

Etat : bon

Description :

Deux belles lettres du Dr Roux sur son engagement au sein de l'Oeuvre Grancher, fondation de la préservation de l'enfance contre la tuberculose, créée en 1903 par le Dr Jacques-Joseph Grancher. Dans une première lettre, il fait face aux difficultés rencontrées par son correspondant, qui dirige un foyer à Bléré, avec les pupilles qui y sont recueillis ; il se sent particulièrement blessé par l'ingratitude de certaines familles. "Le comité d'apprentissage est dans l'impossibilité d'accomplir les formalités et de prendre de Paris des mesures qui ne peuvent être exécutées que sur place, je vous serai donc infiniment obligé de continuer à vous occuper des enfants placés. Je conçois que vous suspendiez tout placement nouveau puisque l'incident Coste a rendu ces placements difficiles et même préjudiciables à votre égard. Les enfants de Bléré en âge d'être placé pourraient l'être dans une autre localité, Romorantin ou toute autre, jusqu'à ce que vous jugiez le moment venu de reprendre les habitudes [...]. Croyez, mon cher confrère, que j'apprécie comme ils le méritent les services que vous avez rendu et que vous rendez à l'Oeuvre Grancher [...]". Une seconde lettre est également consacrée à leur action commune au sein de cette oeuvre de bienfaisance. "Notre ami commun, Mr le Dr Armand Delille me communique la lettre dans laquelle vous exprimez vos regrets de voir l'oeuvre Grancher rendre à leur famille certains enfants dont les parents tuberculeux ont disparu. Vous voudriez les conserver à la campagne, à l'abri de la tuberculose, qu'ils ont chance de contracter en retournant dans la grande ville. Vous avez bien raison et nous sommes aussi chagrins que vous de ne pouvoir retenir à la terre tous les enfants dont la famille n'exige pas impérieusement le retour. Nous sommes contraints d'agir comme nous le faisons à cause de la situation économique dont l'Oeuvre souffre comme toutes les institutions charitables". Il expose alors les difficultés auxquelles la fondation doit faire face, les familles autrefois riches, sollicitées de toutes parts, la classe moyenne ruinée, les impôts qui taxent lourdement les entreprises, etc. Beaucoup de fondations charitables ne continuent à fonctionner que grâce aux allocations de l'Etat. "Dans plusieurs départements, en Bretagne par exemple, il est impossible de trouver des placements familiaux salubres pour les enfants, on est bien obligé de les regrouper dans de petites pensions tenues par d'anciennes religieuses. Dans ces cas, la surveillance médicale doit être vigilante, car cette dérogation aux principes de l'Oeuvre Grancher est un pis aller profitable cependant aux enfants. Je tenais à vous donner ces explications pour vous rassurer sur nos intentions et aussi pour vous montrer combien nous prenons au sérieux les observations d'un médecin tel que vous qui êtes un des plus anciens collaborateurs de l'Oeuvre et envers lequel nous éprouvons une grande reconnaissance et une profonde estime".

En-têtes de l'Institut Pasteur.

Vendu