REF: 10930

De Martinique, d’Estaing réorganise une compagnie de flibustiers

Charles Henri d'Estaing (Château de Ravel, 1729/1794)
Amiral, il commande la flotte envoyée aux insurgents américains en 1778, échoue par deux fois devant Rhode Island et Savannah et remporte un demi-succès à la Grenade. Il sera guillotiné sous la Terreur.

Type de document : pièce signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 - Format : In-folio

Lieu : "A bord du Languedoc, en rade de Fort Royal de la Martinique"

Date : 15/05/1779

Destinataire : Sans

Etat : papier bruni, pliures

Description :

Très rare document sur la flubusterie au XVIIIe. En pleine guerre des Insurgents américains, d'Estaing, qui est venu à leur secours, recrute parmi les pirates et les anciens officiers, y compris les "gens de couleur" pour créer un corps de flibustiers aux Antilles.

"L'ordonnance du vingt huit février mil sept cent soixante dix neuf concernant la levée d'un corps de troupes dans l'étendue de l'Île de la Martinique, et de celle de la Guadeloupe, sous la dénomination de volontaires flibustiers des Antilles, ayant eu pour objet de fournir aux anciens militaires sans employ répandus dans ces colonies, et particulièrement à la classe précieuse des flibustiers, un nouveau moyen de se rendre utile à leur patrie, et de mériter les grâces du Roy, et voyant malgré les grands avantages offerts à tous ceux qui prendroient parti dans ce corps, que les cinq compagnies dont il est composé ne se trouvent pas à beaucoup près complettes, il est ordonné ce qui suit :

Article premier. Le Corps des colontaires flibustiers des Antilles cy devant composé de cinq compagnies n'en formera plus que quatre y compris celle des gens de couleur

2. Chaque compagnie sera commandée par un capitaine, un lieutenant en premier, et un lieutenant en second. Elle sera d'ailleurs composée, comme il est dit dans l'article trois de l'ordonnance.

3. Le nombre des compagnies ne pourra être augmenté désormais qu'en proportion des recrües qui se feront, de sorte qu'a mesure qu'il en sera rassemblé le nombre prescrit par l'ordonnance, on en formera de nouvelles compagnies et on y nommera alors les officiers.

4. La Réduction du corps des volontaires flibustiers des Antilles, laissant plusieurs officiers, déjà pourvus de commission, absolument sans activité, et sans employ, ces derniers pourront servir à la suitte des compagnies, en attendant leur remplacement dans celles où il viendroit à vacquer des places, ou dans les compagnies que l'on pourroit former dans la suitte. Ils ne pourront d'ailleurs prétendre aux appointements accordés aux officiers titulaires des compagnies que du moment de leur remplacement.

Dérogeant en tout ce qui pourroit être contraire à l'exécution des quatre articles cy dessus dans l'ordonnance du vingt huit février mil sept cent soixante dix neuf, qui aura d'ailleurs son entier effet relativement aux articles qui la composent. Fait à bord du Languedoc, En rade du fort Royal de la Martinique, sous le seau de nos armes et le contre-seing de notre secrétaire. Ce quinze May mil sept cent soixante dix neuf.  [...]".

Le document, rédigé à bord du vaisseau le Languedoc en rade de Fort-Royal de la Martinique, est signé par d'Estaing qui a apposé également son sceau.

En-tête imprimé à son nom et titres, "commandant en chef les forces de Sa Majesté aux Isles du Vent". Cachet de cire rouge armorié.

Vendu